Marie a 26 ans.

Elle me contacte car depuis 2 ans rien ne va plus pour elle, des angoisses sont apparues qui l’empêchent de vivre seule. En particulier une angoisse terrible : elle a peur, si elle sort de chez elle, de ne pas maîtrises ses sphincters, et de se vider en public, dans une diarrhée incontrôlable. Ce qui fait qu’elle reste cloîtrée, d’abord chez elle, puis rapidement chez ses parents car il lui devient impossible de vivre seule : elle perd son travail, elle ne peut plus faire ses courses, elle vit en prison !

Elle a essayé plusieurs solutions pour sortir de là, mais rien n’a marché :

  • affronter la peur en étant plus forte que son sphincter : mais la peur est la plus forte ;
  • apprivoiser la peur en y allant progressivement : mais la peur ne se laisse pas amadouer, au contraire, elle en profite pour prendre encore plus le dessus ;
  • accepter la catastrophe : un coach lui conseille de se faire dessus volontairement ! Mais la peur est toujours plus forte, surtout quand elle appelle la honte à la rescousse.

L’anamnèse amène plusieurs indications sur la manière dont la peur s’est installé. Marie a vécu pendant 5 ans dans une relation toxique, avec une personne qui la critiquait en permanence, la rabaissait, et parfois abusait d’elle sans son consentement.

En particulier, Marie est allée rejoindre cette personne lors d’un de ses voyages en Amérique du Sud, et plusieurs événements se sont succédés après lesquels la peur s’est installée. D’abord ce qu’on peut appeler un viol, car la personne, alcoolisée, l’a accueille en lui « sautant dessus » sans son consentement. Et puis une diarrhée monumentale, dans un endroit reculé, lors de laquelle Marie se voit mourir, alors que son compagnon la néglige ou continue de la houspiller.

Bien sûr, Marie rentre à Paris et rompt la relation, mais la peur s’installe durablement et bientôt Marie perd toute autonomie. Elle se sent morte.

Nouer une relation de confiance

Nous avons commencé par nouer la relation entre nous. Une thérapie ne peut avancer que sur la base d’une relation sécure, ou patient et thérapeute se sentent en confiance l’un avec l’autre, et ou un courant affectif passe, qui va permettre au patient de renouer avec ses propres relations sécures.

Un accent très fort est donc mis sur la sécurité et la confiance dans notre relation : une écoute attentive, beaucoup de reformulations pour s’assurer de la bonne compréhension, des demandes d’autorisation aussi : il n’est pas question de pousser Marie sur un terrain qu’elle ne voudrait pas aborder ! Et progressivement une relation de confiance s’installe, au cours d’un travail où d’ailleurs je l’invite à ne pas me faire confiance trop vite : la confiance, ça se gagne, ça ne se décrète pas, même suis je suis le professionnel. Et je dois moi aussi me sentir en confiance avec elle : c’est cette confiance réciproque qui permettra l’échange durant les moments d’hypnose.

Renouer avec son corps

Rapidement, nous commençons à travailler en hypnose, et lui faisant contacter le lieu stable en elle, grâce à un scan corporel. Retrouver son corps sous hypnose lui permet de retrouver de la sécurité en elle, et progressivement, en 3 séances, nous constatons qu’elle a pu sortir de chez elle, et aller chez la dentiste. Avec la sécurité, des souvenirs reviennent : en effet, maintenant qu’elle se sent plus en sécurité, son inconscient se sent plus libre pour laisser remonter les événements douloureux. Ils sont plus supportables ! Alors elle peut écrire plusieurs pages sur son histoire, sur ce qui lui est arrivé, et cet écriture la soulage, et lui permet de retrouver aussi des moments ressources, des moments où elle a été proche, dans cette relation toxique, de ses propres valeurs.

Dénouer le problème et consolider

Nous sentons alors l’un et l’autre que nous sommes proches du nœud. C’est le moment d’aller en hypnose profonde renouer avec ces ressources, puis de les utiliser pour changer la manière dont elle vit les scènes traumatiques : le viol, la diarrhée, mais aussi d’autres scènes plus anciennes qui ont laissé leurs traces.

Et nous constatons en parallèle que subrepticement – il faut que je le lui souligne – Marie a très largement augmenté son autonomie : elle a pu faire un voyage à 200 km de chez elle, elle va seule au supermarché, etc. Plusieurs techniques vont lui permettre de consolider son autonomie.

Progressivement, Marie retrouve son autonomie, retrouve un travail, et un nouvel amour.

L’approche

Le travail avec Marie aura été relativement court : une quinzaine de séances auront suffi pour libérer Marie de son angoisse et lui permettre de mener une vie normale. Elle vit aujourd’hui en couple, loin de chez ses parents, et n’est plus entravée par ces angoisses limitantes.

Nous avons d’abord mis en place une relation solide entre nous, dans laquelle elle a pu se sentir libre et en confiance. Puis nous avons mélangé les techniques des approches Stratégique , Narrative et de l’hypnose, pour nous diriger vers un objectif clair : éliminer l’angoisse. Nous n’avons pas cherché les causes de cette angoisse, mais nous nous sommes intéressés à comment elle fonctionnait, pour mieux la désamorcer.

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