On a trop tendance à l’oublier : la vie, c’est beaucoup (d’abord?) une affaire de confiance. Comment ferions-nous sans confiance ? Celle que nous accordons aux autres, nos collaborateurs, nos patrons, nos clients.. Mais aussi celle que les autres nous accordent : comment pourrais-je me mener à bien mes projets si mes interlocuteurs ne me font pas confiance ?
On peu identifier quatre champs dans lesquels s’exerce la confiance :
- la confiance en soi,
- la confiance en sa hiérarchie,
- la confiance en ses collaborateurs,
- la confiance en ses pairs.
Confiance en soi : bien sur, il me paraît évident que pour faire mon travail correctement et progresser, je dois avoir suffisamment confiance en moi. En en cas de besoin, je peux faire appel à un ami, ou à un professionnel, pour qu’il m’aide à acquérir la confiance en moi qui m’est nécessaire.
En revanche, est-ce que je me préoccupe suffisamment de la confiance en soi de mes collaborateurs ? …
Je repense à une anecdote. Nous avions signé un contrat important avec une des société leaders sur le marché de l’énergie. Il s’agissait d’un projet d’externalisation, qui présentait quelques difficultés humaines et techniques et, comme parfois, le contrat avait été emporté en tirant un peu sur les prix. Bref, un projet un peu compliqué. Le chef de projet pressenti était prometteur (il s’appelait Stéphane), mais encore relativement peu aguerri à ce type d’opérations. Il le savait, et il avait le trac !
L’usage veut que souvent, pour fêter les belles signatures, on organise un pot. Le gratin est invité, les commerciaux, l’équipe qui a fait la proposition, le chef de département… et le chef de division qui voulait signaler par sa présence l’importance du contrat. Et, préséance oblige, c’est lui qui fait le petit discours !
Il remercie, félicite, dit combien ce contrat est important… et, s’approchant du jeune chef de projet, le regarde dans les yeux et dit : « Et je veillerai personnellement à ce que la marge soit conforme à notre prévision, je veux même qu’elle soit meilleure ! »
Le lendemain, Stéphane était en arrêt de maladie, il n’est revenu que 2 mois plus tard, et a refusé depuis de prendre des responsabilités.
Vous me direz peut-être que Stéphane état déjà fragilisé, sinon il n’aurait pas cédé à la panique. Peut-être. Mais je connaissais suffisamment Stéphane : c’était un chef de projets compétent et créatif, il était apprécié de ses collaborateurs, et mettait un point d’honneur à faire ce à quoi il s’était engagé. Et voilà qu’un maladroit le déstabilise…
N’oublions pas que les félicitations et les encouragements font plus pour motiver et faire grandir que les critiques et les menaces, même indirectes. Soyons directs dans nos encouragements, au moins nous serons surs qu’ils seront compris, et évitons les critiques « bien intentionnées ». Et toujours gardons à l’esprit que ce qui compte, ça ne sont pas les intentions, mais la manière dont les autres reçoivent les mots !
(voir : Je dois faire un feed-back) Interview de Christiane Larabi
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