J’échangeais récemment avec un ami sur la vie de bureau, et je lui disais que les collaborateurs manquaient souvent de motivation. « Ah, oui, bien sur, la motivation ! C’est la première chose sur laquelle devrait travailler une entreprise ! » Un cri du cœur ! Oui, mais… si on commençait par ne pas saboter la motivation ? C’est ce que je lui expliquai, en lui soulignant les multiples maladresses qui sont commises au quotidien par les managers, par ignorance ou par manque de savoir-être, et qui n’ont pour effet que de démotiver au quotidien, à bas bruit, et de saboter en permanence l’élan de leurs collaborateurs.
C’est ma conviction profonde. Mais avant de rédiger ce post, j’ai voulu regarder quelques chiffres, pour m’assurer que les tendances que j’ai en tête sont bien toujours les mêmes. Et oui, elles sont toujours les mêmes depuis des années, et les tentatives pour motiver les troupes ont beau varier, l’ambiance reste la même, voire elle se dégrade :
- La majeure partie des collaborateurs estime ne pas être reconnue à sa juste valeur (autour de 80% selon les sondages) ;
- Une grande partie estime que les système de gestion de la performance sont peu utiles (entre 50 et 70%) ;
- 1/3 des salariés se disent prêts à quitter leur entreprise alors qu’ils apprécient leur travail ;
Et je pourrais citer beaucoup d’autres chiffres, qui tous vont dans le même sens. Mon expérience de terrain, en tant que manager jusqu’à il y a peu, et en tant que coach maintenant, me le confirme. On peut élaborer sans fin sur la signification de ces chiffres, et se référer à des théories sophistiquées. Pour ma part, et de façon très pragmatique, je crois que les entreprises dépensent des fortunes en actions de motivation, souvent créatives et réellement mobilisatrices, qui sont jour après jour sabotées par des comportement de managers maladroits qui ne font que saboter au quotidien à quelques rares occasions. Le drame est que ce sabotage est rampant, et qu’il est d’autant moins perçu qu’il est le fait de gens le plus souvent bien intentionnés, qui ignorent les effets de leur comportement, et qui ne voient pas les effets du comportement de ceux qui les entourent. Ou qui, quand ils les voient, n’osent pas le dire. Résultat ? Beaucoup d’entreprises par ailleurs remarquables se transforment en machines à démotiver. Et pourtant, il serait souvent facile d’inverser le processus, et de changer la machine à démotiver en machine à mobiliser. Tout le monde y gagnerait, à commencer par la performance et la marge ! Comment ? En enseignant largement les fondamentaux de la relation humaine :
- établir avec ses collaborateurs et ses collègues des relations harmonieuses et équilibrées ;
- savoir s’écouter réciproquement ;
- savoir se mettre dans une attitude de respect et de bienveillance ;
- savoir se mettre dans le costume de son interlocuteur pour tenter de mieux le comprendre.
Cette micro liste permettrait déjà beaucoup. Elle n’a rien d’extraordinaire, et me donne l’idée que distribuer le « Comment se faire des amis » de Dale Carnegie aux collaborateurs ferait plus que bien des séminaires. Bien sur, cela ne réglerait pas tout, loin de là. Je rajouterai un travail sur l’estime de soi et la confiance en soi, pour diminuer les comportements de raideur, d’arrogance, de mutisme, de conflits… Je l’ai vérifié souvent, ça marche !
Le changement nécessite de mobiliser ses ressources, et parfois de lever ses limites.
Se faire accompagner peut-être un accélérateur précieux.
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