Les valeurs… on en parle souvent, mais est-ce qu’on en tient vraiment compte ?
Je voudrais commencer par un rappel : une valeur, c’est quoi ? Le Larousse en ligne en donne la définition suivante : « Principe, élément de référence qui permet de juger, d’estimer, de définir quelque chose : Critère moral, subjectif. » Wikipedia précise : « un ensemble de qualités qui illustrent un comportement estimé, admiré, recherché par un groupe, un ensemble de personnes qui se réclament de ce type de comportement et en font un principe fondamental de leur vie ». On parle donc de référence, de principe fondamental de la vie.

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Agir dans le sens de ses valeurs, c’est se conformer à ce qui guide nos choix de vie, c’est donc être en cohérence avec soi-même, et se donner la possibilité d’être épanoui, content de soi, voire fier de soi.
Au contraire, agir à l’encontre de ses valeurs, c’est se mettre en porte-à faux, en contradiction avec soi-même, et parfois se faire honte.
Personnellement, quand je vois une personne s’épanouir et développer ses talents grâce à mes interventions, je me sens à ma place et je suis content de moi. Je peux m’épanouir dans mon métier. Lorsqu’au contraire j’étais tenu de mentir pour respecter une consigne qui m’était donnée par ma hiérarchie, je me sentais mal à l’aise, et d’ailleurs mes interlocuteurs, la plupart du temps, le sentaient bien.
Est-on au mieux de ses capacités quand on est en porte-à faux avec ses valeurs, avec soi-même ? Je ne crois pas. C’est il me semble une des causes reconnues du burn-out.
Beaucoup d’entreprises affichent des valeurs (honnêteté, audace, confiance, liberté, solidarité, simplicité, plaisir, innovation, responsabilité… et j’en passe) mais donnent au quotidien le sentiment de s’en préoccuper assez peu.
Combien de fois ais-je vu des « responsables » se défausser de leurs responsabilités sur leurs subordonnés ? Soit en leur imputant la responsabilité d’échecs (alors qu’ils se seraient volontiers attribué la responsabilité du succès), soit en se déchargeant de décisions embarrassantes (ce qui prépare éventuellement le terrain pour se défausser ultérieurement), soit encore en confiant à leurs collaborateurs certaines tâches qu’il leur répugne de faire eux-même ?
Combien de managers ais-je vu qui, portés par leurs ambitions ou leur obéissance, se trouvent à faire des tâches qui contreviennent à leurs valeurs ? Tel directeur, qui doit appliquer une politique RH qu’il désapprouve moralement, tel autre manager, obligé de masquer les pratiques de sa hiérarchie…
Ce sont des situations courantes, pour ne pas dire quotidiennes. Elles créent beaucoup de stress, de dégoût, et pour finir de démotivation, et de départs. Autrement dit, une énorme source de gaspillages et d’inefficacité.
Loin de moi l’angélisme. Les hommes ne sont pas tous bons, nul n’est parfait, et nous avons tous nos faiblesses, durables ou passagères. La vie des entreprises oblige aussi parfois à des décisions difficiles, qui peuvent aller à l’encontre de certaines de nos valeurs. Rares sont les gens qui aiment licencier, par exemple, et pourtant il faut parfois le faire.
Mais il me semble que si les managers se préoccupaient réellement de respecter leurs propres valeurs, et de respecter celles de leurs collaborateurs, les équipes travailleraient mieux, avec moins de stress, et plus d’efficacité.
Au fait, respecter ses valeurs, n’est-ce pas en rapport avec la droiture ?

 

Le changement nécessite de mobiliser ses ressources, et parfois de lever ses limites.
Se faire accompagner peut-être un accélérateur précieux.
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